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Retraite et sexualité: performer…ou profiter?

Retraite et sexualité: performer…ou profiter?

Avec l’augmentation de l’espérance de vie du 20e siècle, le nombre d’années suivant la période de fécondité est de plus en plus important. Selon des statistiques récentes, la sexualité est encore bien vivante chez 75 % des personnes âgées de 65 ans et plus. Après 80 ans, cette proportion diminue à 4%.

 

Santé et sexualité

 

Selon Santé Canada, il y a plusieurs avantages à maintenir un degré sain d’activités sexuelles. En voici quelques-uns:

- Le sexe brûle les graisses et permet au cerveau de libérer les endorphines, qui agissent naturellement comme analgésique et réduisent l’anxiété.

- Chez les hommes, le sexe semble stimuler la libération d’hormones de croissance et de testostérone, qui solidifient les os et les muscles.

- Le sexe semble également provoquer la libération de substances qui renforcent le système immunitaire.

- Certaines études suggèrent que l’activité sexuelle peut ralentir le vieillissement et prévenir les rides autour des yeux.

- L’effort physique lié à l’activité sexuelle équivaut à peu près à l’escalade de deux volées d’escalier. Si votre coeur est capable de cet effort, il l’est probablement pour le sexe.

- La poursuite des activités sexuelles permet de conserver de la vigueur sexuelle au-delà de l’âge moyen. Les personnes sexuellement actives produisent naturellement davantage d’hormones sexuelles.

 

Enfin l’ocytocine, une hormone impliquée dans l’accouchement et l’allaitement maternel mais également sécrétée lors de l’excitation sexuelle et l’orgasme, particulièrement chez l’homme, favoriserait l’empathie et l’attachement au sein du couple. Alors, pourquoi s’en priverait-on ?

 

Performer…ou profiter ?

Le monde du travail en est un de compétition et de performance. Or, une personne peut transposer son obligation à performer au travail dans le devoir d’exceller au lit ! Ce devoir s’exprime alors à travers la conquête d’un partenaire sexuel, la mise en œuvre de stratégies de séduction et, parfois, l’obtention de faveurs sexuelles par une autre personne. Mais être gagnant signifie aussi réussir sa vie sexuelle en apprenant et en appliquant des moyens pour séduire et avoir du plaisir, au-delà souvent même de la génitalité puisque celle-ci, tributaire des changements physiques dû au vieillissement, n’est plus au rendez-vous autant qu’auparavant !

Le mot «retraite» est largement utilisé pour désigner un temps permettant de se recueillir, de méditer et de réfléchir. Pourquoi donc ne pas faire de même avec sa vie sexuelle? Plutôt que de succomber à la routine et à l’indifférence, pourquoi ne pas procéder à des aménagements personnels qui conviennent à un nouveau mode de vie?

 

Réorganiser le temps

Qui dit retraite dit nouvelle organisation du temps. Vivre ensemble de dix à douze heures par jour exige certainement des ajustements. Ainsi, les activités de loisir prennent une importance nouvelle. Avec la retraite vient le pouvoir de jouir de la vie! Pour certains couples, ces ajustements mènent à un plus grand rapprochement qui fortifie les liens d’intimité. Pour d’autres, la proximité physique et psychologique suscite un inconfort, voire des mésententes qui persistent dans le temps, à défaut d’avoir développé des habiletés à se révéler et à se confier. En pareil cas, la thérapie de couple s’avère bénéfique pour améliorer la qualité de la vie intime et contribuer à l’augmentation de la satisfaction sexuelle.

 

De la quantité à la qualité

Sur le plan sexuel, la retraite équivaut à un passage de la quantité à la qualité. De la réussite sexuelle à la réalisation de soi, de la «génitalisation» à la tendresse, la sensualité fait place à une érotisation plus globale. Il ne s’agit pas de transformer la sexualité en un seul loisir! Au contraire, cette démarche de transformation enrichit la vie sexuelle et lui donne un nouveau sens. Les valeurs associées au loisir sont alors transposables dans cette nouvelle sexualité, laquelle comprend des expériences de plaisir, de détente, de communication et d’intimité partagée.

 

 

Par Nicole Desjardins, M.A., Sexologue et psychothérapeute

Thérapeute spécialisée de la thérapie de couple et familiale

819-320-0234 (Val-Morin, Laurentides) ou 450-530-6630 Blainville

www.nicoledesjardins.com

www.therapiedecoupleetfamiliale.com

Cet article a été publié dans le journal communautaire Ski-se-dit de Val-David, printemps 2010.

Il est inspiré de l’article de M. André Dupras, professeur au Département de sexologie, Université du Québec à Mtl et de Marie-Josée Viens, sexologue, paru dans la revue «Sexologie actuelle», printemps 2010.



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